[Récit] Le Poilleux Dérapeur Imprimer
Écrit par Mlle 2009   
Vendredi, 05 Février 2010 11:45

Pouilleux dérapeur

issu du site Revebe

 

 

J’ai toujours détesté les jeux de cartes. Les jeux de société, déjà, je n’aime pas trop, mais les parties de cartes, genre tarot-belote, ce n’est pas vraiment l’idée que je me fais d’une soirée top délire. Et pourtant je dois bien l’admettre : en ce moment, je ne m’ennuie pas du tout. Il y a même longtemps que je ne me suis pas autant concentrée, car le jeu auquel je suis en train de jouer demande un peu de réflexion.

 

En fait, tout a commencé hier, au Décathlon où je travaille trois jours par semaine, quatre heures par jour. On s’est croisés tout à fait par hasard au rayon équitation où il venait choisir des gants et bien-sûr, comme ça faisait bien deux ans qu’on ne s’était pas vus (je ne mets plus les pieds au club), on a fait un petit point sur nos vies respectives. C’était très naturel, très sympa, pas du tout forcé.

 

 

Il y a plusieurs années de ça, j’ai eu un petit coup de cœur pour Guillaume. Je le trouvais beau, très doux, un peu réservé, et je trouvais qu’il montait bien à cheval. Je crois qu’il m’avait remarquée aussi et que je lui plaisais pas mal, parce qu’il était particulièrement gentil avec moi. Mais j’avais 15 ans. Il en avait 10 de plus, ce qui fait qu’à part des regards appuyés, on n’a pas échangé grand-chose. Quand on s’est dit au revoir (je suis un peu là pour bosser, quand même) je me suis demandée s’il se souvenait de tout ça. Il a eu l’air d’hésiter à me dire quelque chose et puis, pfuiiiiiit, zou ! Il a disparu. D’un coup, comme ça.

 

C’est quand je l’ai revu deux heures plus tard que j’ai commencé à me dire que, finalement, il devait se souvenir de quelque chose. J’étais cette fois à la caisse et, quand j’ai passé la cravache qu’il venait de choisir devant le lecteur de codes-barres, j’ai fait l’étonnée, avec un sourire innocent, comme je sais bien les faire :

 

  • — Trois ans sans se croiser et maintenant deux fois en quelques heures, on est peu de choses, hein ?
  • — J’avais juste oublié ceci. (Il a montré la cravache.)
  • — Ah ! Et on dit des femmes qu’elles n’ont pas de tête, hein…

 

Il m’a rendu mon sourire. Un petit sourire plein de charme. Avec ses petits yeux noisette et sa petite tignasse brune, c’est son sourire qui me faisait craquer, autrefois. Ses mains, aussi, des mains aux doigts assez longs, avec quelque chose de féminin. J’ai senti qu’il était gêné et qu’il voulait ajouter quelque chose, mais il y avait maintenant deux personnes derrière lui qui faisaient la queue et du coup, les conditions n’étaient pas idéales pour se taper une nouvelle discussion. C’est sans doute ce qui l’a forcé à se lancer :

 

  • — Dis, ça te dirait qu’on prenne un verre ensemble… ou qu’on aille se faire un ciné ? Enfin qu’on se revoie, quoi… Qu’on n’attende pas que le hasard fasse bien les choses ou que j’aie besoin de me racheter un tapis de selle.

 

Pas très subtil comme approche, mais j’étais drôlement contente parce que j’avais bien envie de le revoir et même si je n’ai plus 15 ans, je n’aurais pas osé le lui proposer moi-même. J’ai dit que oui, bien-sûr, avec plaisir, ok pour un verre ou même un repas ensemble, histoire d’avoir un peu de temps cette fois (oui, moi aussi, je peux avoir de l’audace à mes heures). Je l’ai pris de court, alors il a proposé de venir me chercher à la fin de mon boulot. Et j’ai dit oui, bien-sûr, enchantée que j’étais. Et maintenant, me voilà chez lui, en train de jouer aux cartes et, c’est marrant, j’aime ça.

 

Au début, il était prévu qu’on aille au resto, mais moi, je n’aime pas tellement les restos du coin, alors je lui ai demandé s’il n’y avait pas plutôt quelque chose à boire et à manger chez lui. Eh bien, à boire, au moins, il y avait, parce que je suis en train de finir ma deuxième margarita. D’ailleurs, je n’en refuserais pas une troisième si je n’avais pas peur de devenir vraiment trop bavarde et de commencer à dire de grosses bêtises.

 

 

Bien entendu, on s’est déjà raconté beaucoup de choses : son boulot, le mien, mes études, pourquoi j’ai laissé tomber le cheval (fallait choisir entre ça et la danse),… Ses amies aussi et mes copains. Mon copain, en fait, parce que jusqu’ici, de vrai copain, je n’en ai eu qu’un. J’ai très vite précisé à Guillaume qu’on se voyait très peu et que ses jeux vidéo passaient avant moi.

 

Je me suis rendu compte que je lui avais dit beaucoup de choses, en fait, et que sur lui, j’en savais très peu. Il m’a appris qu’il vivait seul, mais à voir la décoration de son appartement, j’ai bien compris qu’une femme a dû jouer un rôle important : il y a des tapis épais au sol, sur lesquels on est assis en ce moment d’ailleurs, les coussins foisonnent sur le divan, des aquarelles sont accrochées au mur, il y a des rideaux bordeaux et des voilages… Bref, on n’est pas vraiment chez un célibataire. En tout cas, on n’est pas chez Éric, mon soi-disant copain.

 

C’était donc bien naturel de lui demander combien de temps il avait habité ici avec son amie, si elle était partie, si elle était partie depuis longtemps, pourquoi, et s’il voyait quelqu’un d’autre en ce moment. Il a rigolé, parlé d’un « feu roulant de questions » auquel je le soumettais (?!) et il a refusé de répondre. J’ai insisté et c’est là qu’il m’a fait cette proposition bizarre :

 

  • — Tu connais le pouilleux, Christelle ?
  • — Qui ça ?
  • — Pas qui, quoi. Le pouilleux. Un jeu de cartes. Le but du jeu, c’est de faire des paires, et de ne pas rester avec le valet de pique, sinon on perd (ça rime).
  • — Ça me rappelle quelque chose, oui. Mais tu veux pas qu’on fasse un pouilleux massacreur, quand même ? que j’ai demandé, un peu inquiète.
  • — Non non non, ni massacreur ni déshabilleur, juste ciel !

 

(Juste ciel : le genre de truc que je n’ai jamais entendu dire par personne d’autre que lui).

 

  • — C’est un pouilleux différent, un pouilleux inquisiteur : celui qui gagne a droit de poser la question de son choix au perdant et l’autre est obligé de répondre par la vérité.
  • — Mais qu’est-ce qui nous force à dire la vérité ?
  • — Rien, c’est vrai. Mais quand on n’est pas très entraîné, et je ne pense pas que tu le sois, c’est la vérité qui vient à l’esprit le plus rapidement.
  • — Et toutes les questions sont autorisées ?
  • — Rien n’est hors limites, sauf si tu souhaites qu’on s’en fixe tout de suite… C’est toi qui vois.
  • — Non, non, ça sera pas la peine, j’ai conclu. J’étais très sûre de moi, à ce moment-là.

 

On est donc là, avachis lui et moi sur des tapis au milieu de coussins moelleux, chacun ses cartes en main, et si tout ça demande un peu de réflexion, c’est parce que tout en éliminant des paires de cartes, je me demande quelle question je vais bien pouvoir poser à Guillaume. J’ai presque envie de perdre, pour que ce soit à lui d’en trouver une. Et si elle me gêne, je dirai un mensonge, et puis c’est tout. C’est tout à fait à ma portée.

 

Eh bien justement, le valet de pique reste tout seul comme un gros bêta dans ma main, après être plusieurs fois passé des miennes aux siennes et ainsi de suite : j’ai perdu.

 

La question de Guillaume arrive aussitôt. On voit qu’il n’a pas attendu de gagner pour y réfléchir, lui.

 

  • — Qu’est-ce que tu préfères en toi ? Physiquement parlant ?

 

Bonne question, qui en plus ne me gêne pas trop car j’ai plusieurs réponses possibles. J’ai un physique plutôt ordinaire, je ne suis pas très grande, plutôt mince, même si dans les 55 qui s’affichent sur la balance, 2 ou 3 kg sont à mon avis de trop quelque part, peut-être au niveau de mon ventre. J’ai un bel ovale de visage et de beaux yeux verts, soulignés aujourd’hui par une touche de mascara. Mes lèvres sont fines et la supérieure dépasse un petit peu de l’autre, ce qui me donne un air boudeur qui, à ce qu’on me dit, a son charme.

 

J’ai aussi d’assez jolies jambes, je crois, mais il y a deux choses que j’aime vraiment bien chez moi. Je choisis d’annoncer à Guillaume la seconde, parce que la première, ce sont mes seins et que par principe, je ne dis pas aux garçons que j’aime mes seins.

 

  • — Mes cheveux.

 

Et c’est vrai que j’ai de beaux cheveux, blonds avec des reflets châtain, à la fois longs et frisés, et qui me tombent presque sur les hanches, mettant en valeur la courbure de mes reins quand je me cambre un peu. Oui, j’aime bien mes cheveux et je le dis. Il se satisfait de la réponse - d’ailleurs il n’a pas le choix - mais il ne confirme pas que j’ai de beaux cheveux, le goujat !

 

On recommence le jeu, en ne distribuant cette fois-ci que 15 cartes, pour que ça aille plus vite. (C’est moi qui l’ai suggéré parce qu’à ce rythme, je n’étais pas près d’en apprendre beaucoup sur lui. « Oui, j’ai envie de savoir certaines choses sur toi », je lui ai dit). Cette fois-ci, il perd. Haha !

 

  • — Qu’est-ce que toi, tu préfères chez moi ?

 

Je sais qu’il attendait plutôt une question sur lui mais, après tout, c’en est une aussi, et elle est plus difficile que pas mal de celles que j’aurais pu trouver sur lui.

 

  • — J’aime bien ton cou.

 

Je suis un peu surprise. Pas déçue, non, mais surprise.

 

  • — Ah bon, c’est ce que tu préfères ?
  • — Oui. J’aime le reste, mais c’est ce que je préfère, le cou. Enfin…, ce que j’appelle le cou, c’est ce qui commence en dessous du menton et des oreilles, et qui finit par là…

 

Et son doigt montre une ligne qui va d’une épaule à l’autre en passant par la petite fente qui marque la naissance de mes seins.

 

Je crois finalement qu’à lui aussi, mes seins plaisent. Il est un peu coincé, alors il appelle ça « le cou », mais ça m’amuse. C’est vrai que ce n’est pas la première fois de la soirée que je vois son regard traîner de ce côté-là. Ça ne me déplaît pas, d’ailleurs. Je l’ai dit : j’aime bien mes seins. Et j’aime bien Guillaume, aussi.

 

Nouvelle manche. Cette fois-ci encore, il perd. J’ai préparé ma botte secrète, qui devrait le pousser (enfin j’espère !) aux confidences :

 

  • — Est-ce que tu avais vraiment oublié d’acheter une cravache ?

 

Là, j’ai pris un petit risque, parce que s’il me dit simplement oui, je n’ai pas l’air trop maline. Mais ça valait la peine : je le vois rougir. C’est rapide, parce qu’il se maîtrise bien, mais je l’ai vu, j’en suis sûre.

 

  • — Disons que j’avais déjà un bon stock de cravaches chez moi.

 

Coquine, je suis sur le point de lui demander ce qu’il peut faire de toutes ces cravaches, mais je trouve la question un peu trop olé-olé et je ne veux pas casser l’ambiance. Parce que décidément, je commence à bien aimer l’ambiance qu’il y a entre nous.

 

Quatrième manche, il perd encore ! J’ai de la chance. Ou bien… c’est lui qui en a ? J’ai une question qui me vient, mais je ne sais pas si… J’hésite, il pourrait être choqué. Oh puis tant pis, j’y vais, c’est juste pour rigoler. Il a dû en entendre d‘autres, de toutes façons.

 

  • — Est-ce qu’il t’arrive de… comment dire ? De faire ce que font tous les garçons de temps en temps ?

 

Un petit silence. Le sourcil droit se lève et rien qu’à ça, je vois qu’il a compris où je voulais en venir, mais qu’il ne va pas me faciliter les choses, ça non.

 

  • — Sortir les poubelles ? Prendre une douche ? Jouer à la Playstation ? Regarder des films pornos ?

 

Petit malin, vas. Je ris pour bien lui montrer que je ne prends pas ma propre question très au sérieux. Néanmoins, j’ai envie de connaître la réponse. Alors, je minaude.

 

  • — Noooon, tu sais bien ce que je veux dire…
  • — Euuuuh… Nan.

 

Moi, agacée :

 

  • — … Te donner du plaisir, faire comme si tu faisais l’amour, mais tout seul.

 

Je n’arrive même pas à dire le mot et cette fois-ci, c’est moi qui rougis. Encore une fois son sourcil droit se lève, mais très posément, il me répond juste :

 

  • — Oui, dit-il en commençant à ramasser les cartes.

 

Juste oui, comme ça, et c’est tout. Mais je ne vais pas le laisser s’en tirer aussi facilement, alors j’enchaîne, avec un rire que je trouve un peu bête :

 

  • — Ça t’est déjà arrivé… en pensant à moi ?

 

Wow. Christelle ! Déchaînée, tu es ! Je ne sais pas si c’est l’effet margarita, mais là, je crois que j’ai réussi à le surprendre. J’aimerais bien pouvoir rembobiner la scène et passer vite fait à autre chose. Mais Guillaume, lui, se reprend vite…

 

  • — Tss-tss, ça, Christelle, c’est une deuxième question.

 

Ouf ! Cool. Ce rappel des règles m’évite une réponse gênante pour moi, que ce soit un oui ou un non. Je perds la cinquième manche. C’est enfin à lui de poser des questions, c’est bien, ça m’évitera de dire de nouvelles conneries.

 

  • — À propos de la question précédente… commence-t-il très sérieusement.
  • — Oui ?
  • — Quelle réponse aurais-tu préféré ?

 

Je ne l’avais pas sentie venir, celle-là. Je sens une chaleur me monter aux joues et, en même temps, une sensation très agréable dans le bas de mon ventre, un peu comme des papillons. J’hésite un tout petit instant avant de choisir ma réponse.

 

  • — Oui.

 

Je sens mon cœur se mettre à battre un peu plus fort dans ma poitrine. Je ramasse très vite les cartes, sans regarder Guillaume. Je sais que depuis ma réponse ses yeux sont posés sur moi. J’ai l’impression que la soirée vient de prendre un tournant et j’ai, à la fois, peur et très envie de découvrir ce qu’il y a derrière. On commence vite une nouvelle manche, qu’il perd.

 

Maintenant, je me sens toute chose et je lui avoue que je n’ai pas de question. Que je n’en trouve pas. Pourtant, je ne voudrais pour rien au monde que le jeu s’arrête maintenant.

 

  • — Alors c’est simple : soit on arrête et j’ai gagné, soit on continue avec une variante sans questions. C’est comme tu préfères.
  • — Ben je préfère la variante. C’est quoi ?

 

Il sourit :

 

  • — C’est un mélange de pouilleux déshabilleur, que tu connais déjà, et de pouilleux embrasseur. Celui qui gagne peut ou bien demander à l’autre d’enlever un vêtement (c’est le perdant qui choisit lequel) ou bien d’être touché par le perdant à l’endroit de son corps qu’il désigne, la main, le pied, le cou, le nez, etc. Par exemple, si tu gagnes, tu peux me demander de toucher tes cheveux.
  • — Mais tu les touches avec quoi ?
  • — Avec la partie de mon corps que moi, le perdant, je garde le droit de choisir. Mon nez dans tes cheveux, par exemple.

 

J’aimerais bien son visage dans mes cheveux, en ce moment, ça c’est vrai. Je ne sais pas trop où va nous mener ce nouveau jeu, mais ça me plaît.

 

  • — OK, on y va.

 

Je perds la première manche et j’attends qu’il dise son choix. Je suis un peu tendue.

 

  • — La main.

 

Je prends sa main droite et je l’amène, paume ouverte, contre ma joue, où je la tiens quelques secondes. Je regarde Guillaume dans les yeux, il n’écarte pas son regard. Ma main tremble un peu, j’espère qu’il ne s’en rend pas compte. Je réfléchis un court instant et je me jette à l’eau. Je dépose un bisou au creux de sa paume et je lui rends enfin sa main.

 

J’ai un peu peur d’avoir été trop loin, là. S’il était toujours aussi à cheval sur le règlement, il pourrait d’ailleurs me faire remarquer que j’ai touché sa main avec deux endroits différents de mon corps, mais gentleman, il ne dit rien. D’ailleurs, nous ne parlons pratiquement plus maintenant en nous échangeant les cartes.

 

C’est lui cette fois qui se retrouve avec le pouilleux. Je fais semblant de réfléchir un peu, et je lui fais un sourire.

 

  • — Je veux que tu enlèves… ton tee-shirt !

 

Il s’exécute. Je jette rapidement un regard sur ses bras, sa poitrine, son abdomen, et je note au passage qu’il doit s’entretenir physiquement parce que les muscles sont secs et plutôt saillants. Il a un très léger duvet brun au milieu de sa poitrine et autour du nombril. J’aime bien, mais je n’ose pas regarder trop longtemps.

 

Il perd une nouvelle fois à la manche suivante. Je lui demande encore d’enlever quelque chose et il choisit ses chaussettes. Je trouve que c’est un bon choix, car torse nu et chaussettes, à mon avis, ne font pas bon ménage.

 

Pour accélérer le jeu, nous sommes maintenant passés à 11 cartes distribuées seulement, c’est-à-dire toutes les figures sauf le valet de trèfle. Mauvaise série pour Guillaume : il perd à nouveau.

 

  • — Mon cou.

 

Il approche ses lèvres de mon cou et à ma grande surprise baisse légèrement la tête pour approcher ses lèvres de la fente dont je parlais tout à l’heure. C’est une fente très brune et qui paraît très profonde grâce à un soutien-gorge un peu ajusté et qui rapproche les deux seins l’un de l’autre. Il y pose ses lèvres, sans un son. On ne peut pas vraiment parler d’un bisou dans le cou. Très très agréable, mais hélas un peu court. Dommage.

 

Nous éliminons les paires très rapidement, maintenant, et cette fois-ci, c’est moi qui reste avec le vilain valet. J’enlève mes chaussettes, comme ça on est à égalité. Mes pieds, par exemple, c’est quelque chose dont je ne raffole pas. Je les trouve trop larges, trop potelés, un peu comme mes mains. Mais je les soigne et je vernis les doigts, avec une couleur rouge très foncé. J’ai un bracelet autour de la cheville gauche, c’est presque comme si je n’avais pas les pieds nus. Mais je sens que Guillaume les observe avec beaucoup d’attention.

 

Nouvelle manche qu’il perd. Tant pis pour lui, j’exige encore un vêtement. À lui de savoir où s’arrêter. Il a un petit rire en enlevant son pantalon et me dit que si jamais je perds, il ne me fera pas de cadeau. À vrai dire, j’espère qu’il ne m’en fera pas et je crois qu’il le sait.

 

Ses jambes sont musclées aussi et couvertes du même duvet que le tour de son nombril. J’aime beaucoup. Je n’aime pas les singes, mais je n’aime pas non plus les garçons lisses comme des filles. Sa peau a l’air douce. Du même coup d’œil, je découvre son petit boxer bleu marine. Il y a comme un renflement sur le devant, que je photographie mentalement, mais auquel je n’ose pas trop penser pour l’instant.

 

Je perds la manche suivante, et ce n’est pas trop tôt, parce que je ne sais plus quoi lui demander. Ça me plairait qu’il enlève son slip, mais je ne lui demanderai jamais ! Et puis, il ne le ferait pas. Du coup, c’est à moi d’enlever quelque chose. Qu’est-ce que je peux montrer ? Mes jambes ? Mes seins ? Je choisis mon tee-shirt plutôt que mon jean, parce que j’ai envie qu’il voie ma poitrine et parce qu’elle est protégée par un très mignon soutien-gorge Etam à dentelle. Il est un peu juste (je prends toujours le bonnet inférieur, le B, mais il la met bien en valeur. Je passe donc le tee-shirt au-dessus de ma tête, en détachant bien les gestes, en profitant de ce moment où il voit mes seins sans que moi je puisse le voir, et je le pose à côté de nous, sur les coussins. Mes cheveux retombent en désordre sur mes épaules et un peu sur mes seins aussi. On se regarde en souriant, sans rien dire, et on reprend les cartes. Je ne sais décidément plus trop quoi dire et pourtant, je me sens drôlement bien.

 

C’est lui qui perd. Je choisis mon ventre. Il choisit de le toucher avec le sien. Nous rions, mais je crois qu’il est aussi nerveux que moi. Il s’approche à quatre pattes et m’attire à lui, son visage contre mon oreille droite. Nos ventres se touchent maladroitement au niveau du nombril et il s’écarte aussitôt. Quelque chose a changé, dans sa façon d’agir. J’ai l’impression qu’il est gêné. En baissant les yeux, je vois tout de suite pourquoi : il bande et son boxer doit le serrer autant que mon soutien-gorge me comprime les seins.

 

Voir un garçon bander et savoir que c’est moi qui lui fais cet effet, savoir qu’en plus c’est lui, Guillaume, ça me donne dans le dos le genre de frisson que je n’ai pas eu depuis ma première fois. Les papillons reviennent dans le creux de mes reins. Ils sont nombreux, cette fois. Je respire fort et ma poitrine se soulève un peu plus vite. Ses yeux s’attardent de plus en plus sur mon corps, il ne cherche même plus à le cacher. Je ne me gêne pas non plus, après tout.

 

Je perds la manche suivante et il choisit de se faire « toucher » la bouche. Je lui offre mon pied, pour qu’il dépose un chaste baiser dessus. Que je crois. Mais ce n’est pas du tout ce qu’il fait. Au lieu de ça, il prend mon pied avec les deux mains, masse doucement, lentement, la voûte plantaire avec ses pouces (oh, que c’est bon !) et sans que je comprenne ce qui se passe, le voilà qui met mon petit doigt de pied dans sa bouche ! Et puis un deuxième !

 

Il les prend en fait l’un après l’autre dans sa bouche et les suce lentement, même le plus gros. Il passe sa langue entre les doigts. On ne m’a jamais fait ça, je ne sais pas trop comment réagir. J’aurais pensé que ça me dégoûterait… Et c’est vrai que je suis gênée, mais je n’ai pas envie que ça s’arrête, c’est vraiment… délicieux. Ça dure une ou deux minutes. Oh, c’est tellement bon !! Je ferme les yeux. Je me demande si je ne vais pas avoir un petit orgasme. Heureusement, il s’arrête.

 

En quelques secondes, je perds la manche suivante. Il me demande un vêtement. Je choisis mon soutien-gorge parce que je veux qu’il voie dès maintenant ce que j’ai de plus beau. De mes deux mains dans le dos, j’enlève l’agrafe qui retient le tissu et je sens mes seins s’affaisser doucement et s’épanouir, au moment où je laisse s’effacer doucement ce qui les tenait un peu serrés. J’aime la forme, la couleur et la douceur de peau de mes seins. J’aime leurs petits bouts, qui se détachent à peine par une couleur un peu plus ambrée. J’aime qu’ils soient très légèrement tournés vers l’extérieur. Ils sont très doux et j’aime les toucher moi-même.

 

Mais ce qui m’excite surtout, c’est de voir Guillaume les regarder et de voir l’effet qu’ils font maintenant sur lui. Je me cambre un peu, pour mieux les offrir à son regard. J’attends quelques instants, avant de reprendre les cartes, un léger sourire sur les lèvres.

 

Je fais glisser mon jean après avoir perdu la manche suivante. Je n’ai plus sur moi qu’une petite culotte noire à dentelle que j’aime autant que mon soutien-gorge disparu. Je me dis intérieurement que j’ai fait un bon choix ce matin, parce que je porte parfois des choses… moins sexy, disons.

 

Il vient de perdre à son tour, et je viens d’exiger un vêtement. Il n’en porte plus qu’un seul.

 

  • — Est-ce que j’ai un joker ?
  • — Tu ne m’as pas parlé d’un joker, tout à l’heure.

 

Intransigeante je suis. J’ai du mal à reconnaître ma voix, on dirait que je suis enrouée.

 

  • — OK, c’est le jeu.

 

Sans se lever, il fait glisser son boxer sur ses jambes. Je ne quitte pas son visage des yeux. Je sais que quand je veux, maintenant, je peux regarder son sexe, mais je ne vais pas le faire tout de suite. Je sais qu’il doit être tout droit, tendu, mais grâce à une de ses jambes repliée, il s’arrange pour me le cacher avec un genou. Je sens quelque chose d’humide en bas et sans avoir besoin de vérifier, je sais qu’il doit y avoir une tâche humide sur ma culotte et que Guillaume n’aura qu’à baisser les yeux pour la voir.

 

Je perds et je choisis mes seins. Depuis que je les lui ai découverts, je meurs d’envie qu’il les touche. Il choisit de le faire avec ses lèvres et j’ai comme une petite secousse à l’instant où il soulève délicatement un de mes globes avec sa main. Il pose ses lèvres dessus et je mets ma main derrière sa tête, dans ses cheveux, pour l’encourager à rester, à en faire un peu plus. Mais il se retire et nous continuons.

 

Il perd. Je lui demande maintenant d’enlever ses mains, qu’il a mises devant son pénis. Je veux le voir entièrement nu. Il les met sur le côté et je prends une grosse respiration en découvrant à quel point son sexe est dressé. Je sens le bout de mes seins se tendre encore un peu. En passant un doigt rapidement sur le tissu de ma culotte, je constate qu’elle est trempée jusqu’à l’extérieur.

 

J’ai perdu. Guillaume en a l’air presque peiné.

 

  • — Christelle… Si tu veux, on arrête le jeu maintenant et on dit que j’ai gagné.
  • — Tu as envie d’arrêter ?
  • — Tu ne peux pas imaginer à quel point j’ai envie de continuer.

 

Oh si, je peux. J’ai la preuve dressée devant moi. Je n’ai jamais regardé aussi intensément le corps d’un garçon tout en sachant que lui regardait le mien. C’est tout à fait consciente de moi et de ce que je suis en train de faire que je me lève et que je commence à faire glisser ma culotte le long de mes jambes. Maintenant Guillaume est en train de poser ses yeux sur ma chatte et je crois bien que je tremble un peu. J’ai tellement envie d’avoir son visage sur elle, enfouit dans la touffe abondante de mes poils clairs, que je suis sur le point de lui prendre le cou avec les mains et de l’attirer contre moi.

 

Mais pour l’instant, je me contiens, je me rapproche un peu et je m’assois. J’entends sa respiration, très forte maintenant. Je me dis qu’il faut que je le pousse un peu, sinon il est capable de me proposer encore d’arrêter. Je fais ma petite fille :

 

  • — Si on faisait comme si tu avais perdu.
  • — Mais on n’a pas encore joué.
  • — On n’a qu’à faire comme si.
  • — Je n’ai plus rien à enlever.
  • — Tu peux toucher mes lèvres, si tu veux.

 

Je vois le bas de son visage se rapprocher et nos lèvres se touchent. Les siennes sont très douces. Ses mains se glissent dans mon dos, sous mes cheveux, et je sens sa langue faire son chemin entre mes lèvres et pénétrer dans ma bouche. J’enroule ma langue autour de la sienne et je sens maintenant mes seins toucher sa poitrine. Un peu plus bas, son sexe effleure mes poils. Il s’écarte un peu, prononce mon prénom et me dit que je suis belle.

 

  • — Oh Guillaume…

 

Je prends sa tête et la met entre mes seins, en ébouriffant ses cheveux. Ça l’excite visiblement beaucoup car il enveloppe maintenant le bout de mon sein droit avec sa bouche et commence à le sucer. Il fait le tour de mes seins en les embrassant à petites touches. À certains moments, je sens sa langue. Je finis par renverser la tête en arrière pour qu’il ait la meilleure vue sur ce que je suis en train de lui offrir. Et j’ai envie de lui offrir beaucoup plus. Je n’ai jamais eu l’envie comme ça de faire l’amour à un garçon. Rien ne s’est passé comme prévu dans cette soirée. En particulier, je ne me serais pas imaginée dire ce que j’allais dire maintenant.

 

  • — Guillaume… tu vas me faire l’amour ?

 

Petit silence. Il met sa tête dans mon cou, dans mon vrai cou et me souffle à l’oreille :

 

  • — Tu en as envie ?
  • — Oui. Très. Regarde-moi. Caresse-moi. Partout.

 

Je m’allonge sur le dos, un coussin sous mes reins, et j’écarte mes cuisses. Je veux qu’il plonge son regard dans ma chatte trempée et qu’il en découvre tous les replis. Je veux le rendre fou.

 

  • — Christelle… Tu es tellement belle !

 

Tout en restant allongée, je baisse la tête pour le voir me regarder et voir ce qu’il fait. Son sexe est gonflé et son gland, brillant, est devenu presque violet. Il y a une petite perle blanche au bout. Il s’accroupit entre mes cuisses, les écarte doucement et me regarde encore.

 

  • — Je vais te donner beaucoup de plaisir, Christelle.

 

Et je sais qu’il va le faire. Son visage se baisse et aussitôt, je sens sa bouche contre ma chatte. Je pousse un petit cri. Sa langue fouille les lèvres de mon vagin et j’ai du mal à me retenir d’en pousser un autre. Ce qu’il me fait est incroyable ! Mes cuisses se resserrent au-dessus de son cou. Sa langue a maintenant découvert mon clitoris et le lape délicatement.

 

Je gémis doucement. Guillaume s’active avec beaucoup de patience. Je n’en peux plus, j’ai envie de le sentir en moi. Je ne veux pas jouir sans lui. J’ai déjà joui toute seule, mais jamais avec un garçon. Ce sera la première fois et je veux le voir jouir lui aussi.

 

  • — S’il te plaît… viens ! J’ai trop envie !

 

À ma demande, Guillaume se redresse et remonte son visage le long de mon ventre, depuis mon sexe jusqu’à ma bouche. Je l’embrasse et je découvre l’odeur et le goût de ma chatte. J’aimerais connaître celui de sa queue, mais je préfère encore davantage la sentir à l’intérieur de moi, remplir mon sexe. Je la sens appuyée contre mon vagin. Guillaume frotte son sexe contre mes petites lèvres, qui ne demandent qu’à s’ouvrir largement. C’est une torture.

 

Je suis tellement trempée qu’un seul petit mouvement vers le bas de mon bassin et il me pénètrera jusqu’au bout. II va le faire, je le sens… Oh ! Ça y est ! On pousse un cri tous les deux en même temps. Il va-et-vient doucement, pour commencer. Puis se retire pour voir comment je réagis.

 

  • — Oh noooon…

 

À nouveau, il me pénètre très doucement et je pousse un gémissement de soulagement, en crispant mes mains sur ses fesses. Je sens sa queue, chaude, à l’intérieur de moi et je n’ai jamais rien senti de pareil. Il me remplit complètement. Il recommence doucement à aller et venir, et tous les deux nous regardons les mouvements de nos bassins. Il a replié mes bras au-dessus de mon visage et appuyé ses mains sur les miennes. Il a l’air fasciné. Oh, j’aime tellement qu’il me regarde, et ce qu’il est en train de me faire ! Le rythme de ses coups s’accélère maintenant. Je bouge aussi mes fesses, pour mieux le sentir.

 

  • — Christelle, doucement, je t’en supplie, tu vas me faire jouir.

 

Je ne veux pas qu’il se retienne, je veux l’entendre crier, je veux voir le plaisir que je lui donne. Je sens déjà quelque chose vibrer dans son sexe et je glisse une main entre nous pour aller caresser ses couilles. Je les prends à pleine main et deux secondes après, je l’entends crier « Christelle ! » à mon oreille et je sens un long jet tiède dans le bas de mon ventre. Puis une deuxième secousse, suivie aussitôt d’une troisième. Je m’entends pousser à mon tour de petits cris, qui deviennent de plus en plus forts.

 

Et puis, j’ai comme un flash et je crie son prénom à mon tour. Parcourue de spasmes, je me retiens de lui dire que je l’aime. Une autre fois, peut-être. J’ai l’impression de perdre connaissance. Je cesse de penser et je le serre très fort dans mes bras.

Mise à jour le Vendredi, 05 Février 2010 12:05